Une salle de bains pour les géants
Je me réveillais dans une pièce démesurément vaste, carrelée d'un blanc immaculé, de hauts miroirs le long des murs, d’immenses douches et baignoires trônant en un apparent désordre. Levant les yeux, j’entr’aperçus de lointaines ampoules qui pendaient, nues, au plafond et dispensaient une faible lumière.
Un frisson me parcourut, je paniquais, frôlais la crise d'angoisse. Finalement, voyant qu'aucun danger ne me guettait, je me mis à déambuler, me regardant dans les miroirs. Je ne voyais pas le temps passer, mon reflet miroitant à l'infini sur les innombrables glaces. Puis un son - le premier qui ne fut pas de moi, se fit entendre. Mon poil se hérissa. C'était un simple grattement, comme celui des rongeurs se faufilant à l'intérieur des cloisons. Le bruit s'intensifia devenant sourd, puis à la limite des ultra-sons ; le sol se mit à trembler. Enfin, le quasi-râle s'estompa petit à petit, je compris que ce n'était qu'une rame de métro.
Conclusion, j'étais certainement sous terre. L'attente refit son apparition, me plongeant dans une profonde apathie. Je dus m'assoupir quelque temps car lorsque je revins à moi, la faible clarté qui me permettait de distinguer ma silhouette s'en était allée. Je soupirais, grommelais en me demandant quel taré avait bien pu m'enfermer dans un endroit aussi peu accueillant. Il n'y avait même pas de quoi s'allonger confortablement ! Une voix déferla brusquement dans mon cerveau, une voix féminine et effrontément sensuelle.
- Bonjour, Cage, la forme aujourd'hui ?
- Ta gueule, grognasse ! Dis-moi plutôt c'que j'fous-là.
- Oh ça... J'te laisse en discuter avec le boss, il ne devrait pas tarder.
J'allais lui balancer quelques insultes bien senties mais le contact télépathique fut coupé.
- Salope !
Et effectivement, le boss se manifesta un millième de seconde plus tard.
Une suite ?