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Vendredi 29 mai 2009 à 13:55

Une salle de bains pour les géants



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Je me réveillais dans une pièce démesurément vaste, carrelée d'un blanc immaculé, de hauts miroirs le long des murs, d’immenses douches et baignoires trônant en un apparent désordre. Levant les yeux, j’entr’aperçus de lointaines ampoules qui pendaient, nues, au plafond et dispensaient une faible lumière.

 Un frisson me parcourut, je paniquais, frôlais la crise d'angoisse. Finalement, voyant qu'aucun danger ne me guettait, je me mis à déambuler, me regardant dans les miroirs. Je ne voyais pas le temps passer, mon reflet miroitant à l'infini sur les innombrables glaces. Puis un son - le premier qui ne fut pas de moi, se fit entendre. Mon poil se hérissa. C'était un simple grattement, comme celui des rongeurs se faufilant à l'intérieur des cloisons. Le bruit s'intensifia devenant sourd, puis à la limite des ultra-sons ; le sol se mit à trembler. Enfin, le quasi-râle s'estompa petit à petit, je compris que ce n'était qu'une rame de métro.

Conclusion, j'étais certainement sous terre. L'attente refit son apparition, me plongeant dans une profonde apathie. Je dus m'assoupir quelque temps car lorsque je revins à moi, la faible clarté qui me permettait de distinguer ma silhouette s'en était allée. Je soupirais, grommelais en me demandant quel taré avait bien pu m'enfermer dans un endroit aussi peu accueillant. Il n'y avait même pas de quoi s'allonger confortablement ! Une voix déferla brusquement dans mon cerveau, une voix féminine et effrontément sensuelle.

- Bonjour, Cage, la forme aujourd'hui ?

- Ta gueule, grognasse ! Dis-moi plutôt c'que j'fous-là.

- Oh ça... J'te laisse en discuter avec le boss, il ne devrait pas tarder.

J'allais lui balancer quelques insultes bien senties mais le contact télépathique fut coupé.

- Salope !

Et effectivement, le boss se manifesta un millième de seconde plus tard.



Une suite ?

Mardi 26 mai 2009 à 11:53

Une lampe et trois miroirs

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Marchant sous des projecteurs imaginaires,
Entourée de milliers d'affiches géantes la représentant.
Elle sourit, fascinée par son visage.
Se lançant un clin d'œil quand tout le monde la regarde.

Immense foule factice se traînant à ses pieds,
Elle s'envoie des lettres d'admirateurs secrets,
Qui lui reviennent et qu'elle ouvre les yeux brillants.
Elle avance lentement, scrutant son corps olympien.

Chez elle, tout n'est que miroir,
Lui renvoyant son sublime reflet.
Partout trônent des photos de sa personne,
Encadrées par l'or et l'argent.

Vivant dans sa réalité corrompue,
Elle passe ses jours à se languir d'elle-même,
Ne cessant de s'aimer toujours plus,

Ne cessant de rêver d'être adulée...

Samedi 23 mai 2009 à 17:25

La Beauté Droïde

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Ce fut dans ses yeux que je remarquais pour la première et la dernière fois son humanité. Sa porte ouverte sur l'âme. J'y lu tant de choses à la fois ; trop de choses. J'y lu l'Amour, la Haine, la Passion et l'Indifférence. La Joie et la Peine. Elle était le Centre des émotions.
Aucun humain n'était plus vivant qu'elle en cet instant précis. Elle incarnait le Dernier Refuge, l'endroit où tout sentiment se réfugiait, se concentrait pour se ressourcer. Pour la première fois, quelqu'un, Elle, frôlait la Vie. Nous autres, humains, n'étions que de simples lambeaux de chair maladroitement cousus ensemble. Nous n'étions que de vagues chimères de ce qu'aurait été la Vie si elle avait été accordée à tous.
Nous n'étions que des cadavres marchant, parlant, gesticulant. Et Elle... Elle était la Vie. La Vie et les Emotions. L'on aurait pu se perdre dans la profondeur de son regard. Elle était belle. De cette sorte de Beauté que la Vie nous insuffle. Ses simulacres d'expressions faussement humaines n'avaient plus de raison d'être sur son si joli visage. Elle qui était l'emblème tant adulé de la Beauté Plastique, de la Beauté Droïde.
Son visage de fausse chair ne bougeait plus, figé dans une expression neutre. Aucun sourire, pas un battement de cil. Tout s'exprimait dans la tempête de ses pupilles.
Et pour la première et dernière fois, je vis Droïde être plus humaine que tous nos semblables passés, présents, futurs.
Et ce concentré de Vie, cette énergie à l'état pur me prit, jouant avec mes membres et mon esprit. Je n'étais plus. Je n'existais plus, transporté par la Jouissance.
Et je fus Elle, je fus Droïde dans les derniers instants qui précèdent la Mort.
"Porte-moi, Jouissance !"

*
* *

- "Eh merde ! Il est mort ! Dis papa, tu veux bien me racheter un autre humain ?"

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