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Jeudi 17 juin 2010 à 21:36

On parle souvent de ces gens qui viennent aux funérailles de parfaits inconnus pour assouvir leur pulsion morbide. Eh bien, c'est à mon tour d'en parler.
Lieu : Saint Gemmes sur Loire, hôpital psychiatrique.
Vous ne savez très certainement pas comment se déroule les journées en HP, eh bien, je vais vous le dire.
On se lève, on prend papa médicament, puis viennent ensuite la maman et toute une tripotée d'enfants. Petit déj', déjeuner, médicaments dîner.
A part ça, on fume des clopes. Et ceux qui ne fument pas alors ? Eh bien... Qu'ils aillent se faire foutre. Mais je caricature. Il y a l'atelier «petites mains» où tu te salis avec de la glaise, y a aussi l'atelier... Oh et puis merde ! Venons-en au fait, s'il vous plaît ! Du sang, du cul, de la violence ! T'en veux, hein ? Bah tu vas être servi.
Mais, je vais faire durer le suspense, après tout, je suis payée au mot.
A Saint Gemmes sur Loire, il y a toute une faune de gens tous plus décalés les uns que les autres. Des autistes, des fous et des moins fous. Quelques débiles aussi, allez, rajoutons-en pendant qu'on y est. En fait, on retrouve là-bas tous les malades dont la famille ne détient pas le fric pour qu'ils soient pris en charge correctement. Mais là n'est pas le sujet.
Tout a commencé avec ce type, Tom. Je l'ai rencontré là-bas, et dès le jour, il m'a plu. Ou du moins son physique. Nous étions très différents. Lui un peu bourru, avec des airs de matou fanfaronneur. Moi, eh bien, je suis celle que vous connaissez tous, mais que vous ne connaitrez jamais réellement. Je me jette des fleurs ? Peut-être, ou peut-être que je cache bien mon jeu.
Mais le fait est que ce mec et moi, nous avons vécu une «histoire d'amour» au sein de cet hôpital. Autant que faire ce peut, surtout quand on est incapable d'amour. Brefons brefons !
Il est sorti de l'HP, j'm'en suis tirée aussi. Tu vois, l'histoire ne se termine pas si mal !
Mais ça ne s'arrête pas là. J'ai oublié de dire le plus important : il était schizophrène et drogué au crack. En gros, il était condamné.
J'ai perdu le contact, je ne l'ai plus rappelé, on ne s'est plus revu. J'avais repris mon ancienne vie, avec quelques changements. Un soir, un autre gars de l'hosto m'appelle :
Eh, t'as entendu la nouvelle ?
Mec, j'm'en branle de tes nouvelles.
Pas de celle-ci, tu peux me croire.
Dis toujours.
Tom est clamsé !
Quoi ?!
Ouais, il est crevé. J'en sais pas plus.
Au revoir, au revoir. Je crois à une grosse blague bien dégueulasse donc je passe la soirée tranquille. Mais, c'est plus fort que moi, ça me titille quand même... J'appelle le portable de Tom : rien, il est éteint. Je rappelle le lendemain, toujours rien. J'm'inquiète, normal. Puis je reçois un coup de fil, un autre type toujours de l'HP. Même conversation.
Mais je ne vous raconterai pas la suite.
Venons-en aux activités thérapeutiques de l'hôpital psychiatrique de Saint Gemmes sur Loire. Imaginons un peu la scène, tu veux ? Alors je sais pas si tu captes comment sont organisées les activités dans un HP, mais je veux te le dire : Une salle, des chaises, des tarés et des «soignants». Ils discutent, souvent de sujets inutiles, tout le monde s'en contrefout et fait tout pour échapper à ces foutues réunions. Mais cette fois-ci mon pote, t'inquiète, ils vont se régaler.
Tom est mort. Nous allons emmener des gens à la messe, pour montrer que nous sommes présents et soutenons sa famille.
Jusque là, tout est normal. C'est même assez compréhensible. Ce qui l'est moins, mec, c'est ça :
Qui veut venir ?
Vote. Des mains se lèvent. Des gens qui connaissent Tom. Oui, oui. Mais aussi une fille, là, qui ne le connaissait pas. Et crois-moi, je le sais de source sûre. Cette fille ne le connaît pas. J'me dis : «Mais pourquoi lève-t-elle la main, cette connasse ?». Osef, comme dirait l'autre. C'qui compte, c'est qu'on l'autorise à aller à cette messe. La messe de mon putain de Tom.
J'comprends pas. J'ai du mal à piger ses motivations, alors j'gamberge un peu. J'me dis qu'elle est triste, qu'elle veut rendre hommage à ce garçon. Mais cette nana, j'la connais d'puis des années, d'puis l'ASE. Et crois-moi encore une fois, c'est pas une sainte.
Alors j'pense au pire : elle kifferait bien voir un macab'.
BIG DEDICASSE : CA TE FAIT MOUILLER CA, HEIN SALOPE ?
Bah j'te comprends parce que... MOI AUSSI !

Vendredi 7 mai 2010 à 16:36

J'aime cette irréalité qui se dégage de ces instants d'attente. Malgré mes lunettes, ma vision se fait ronde, douce et brumeuse. Les minutes passent mais le temps s'est arrêté, comme si seule la seconde présente comptait. Se délecter du vent qui souffle dans mon col parfois durement, la personne sans sexe et sans réelle importance qui passe de l'autre côté de la rue. Enfin le répit sans le souffle frais...
J'attends donc, sans but précis. Les formes arrondis des passants qui se mouvoient à l'extrême limite de mon champs de vision. Je ne sais pas exactement ce que je fais assise sur ce banc. Le souffle se fait plus puissant, mais aussi plus vivifiant. J'ai l'impression que mon être est en accord avec Eole, le maître des vents. Je me sens vivre comme jamais avant. Comme si... comme si quelque chose d'important allait se produire. Je sens des picotements à la surface de ma peau. On me regarde.
Je tourne la tête, de droite à gauche mais ne vois rien. Me retournant, j'apperçois un rouge-gorge. Il gazouille gaiment. Les fleurs se parent de leur plus beaux atours, l'oiseau se gonfle, rempli de fierté à l'idée qu'on l'admire. Je le regarde donc quelques instants durant. Enjouée par la beauté de ces moments de calme et d'harmonie. Me replongeant dans mon livre, je m'éloigne du monde et me retrouve de nouveau entourée d'une autre sorte de magie.
Je feuillette quelque pages, distraite. Quelque chose ne tourne pas rond, sans pour autant être inquiétante, cette chose m'intrigue. Je me lève de mon banc, fait quelque pas, m'assoie sur un muret, reprends ma lecture mais n'arrive plus à me concentrer. On me regarde. J'épie les alentours à la recherche d'une personne. Cette fois-ci, j'entreapperçois une forme. Celle d'une jeune femme. Je décide, dans un élan que je ne m'explique toujours pas, d'aller à sa rencontre.
Elle a quelques rondeurs, de grands yeux verts, quelque taches de son parsèment son nez et ses paumettes. Elle lève la tête à mon arrivée. Ses longs cheveux d'un roux flamboyant bougent au rythme de son mouvement. Elle est magnifique. Quelque fugitives pensées me passent par la tête. Je n'ose même pas y songer plus avant. Elles parlent d'amour et de passion. D'une passion douce et tendre, violente mais joyeuse, dure mais sans pareille. Un paradoxe. Mais la vie n'est-elle pas faite de ces paradoxes si chers à nos coeurs ?
L'Homme est ainsi fait et c'est tant mieux. Je l'admire donc, femme parfaite, mon idéal féminin. Elle prend un air timide, baisse ses si jolis yeux. Me prend l'envie de la serrer dans mes bras, je résiste. On ne se connaît pas, après tout. Sur un coup de tête, je lui lance un ridicule "Salut !". Elle fait de même.
Elle me demande ce que je lis, et l'on commence à parler, parler, sans plus s'arrêter. On ne parle de rien d'important, mais les connexions se font, petit à petit. Le lien se crée, et j'espère en mon for intérieur la revoir. Elle me donne son numéro de téléphone. Toute joyeuse, je m'en vais et rêve d'elle. Je laisse passer quelques jours puis l'appelle. Nous nous revoyons dans un café près de la tour Effeil. La journée s'annonce belle et pleine d'espoirs.
Les jours s'écoulent et l'on passe du temps ensemble. Je l'invite à prendre un verre dans mon petit appartement du 19ème arrondissement. Rien de bien luxueux, mais j'y suis confortablement installée.
Elle accepte et nous continuons à discuter. Plus je la regarde et plus je la trouve belle, resplendissante. Une véritable déesse, une beauté chaleureuse et pleine de courbes. Je ne lui réponds plus me noyant dans le vert tendre de ses yeux. Je me penche et l'embrasse. Nos langues se lient un court instant. Je sens le rouge me monter aux joues. Je n'étais pas habituée à embrasser une femme, ne m'étant intéressée qu'aux hommes jusqu'à présent. Le baiser est doux, comme un pétale qui volette tranquillement jusqu'à terre. Il est langoureux, presque lancinant.
Mes mains s'égarent. Je lui caresse tout d'abord le visage puis la gorge, lui murmure ma fascination pour elle à l'oreille. Elle rit, je l'embrasse de nouveau, cette fois plus vigoureusement, sa langue est un délice fruité. Je la pousse gentiment, lui faisant adopter la position mi-assise mi-allongée. Elle ferme les yeux et pousse un soupir lorsque mes lèvres frôlent son ventre dénudé.
Par soucis de respect pour cette charmante créature, je ne vous citerai pas les détails de nos ébats. Pas cette fois. Mais ébats il y eu. La fois suivante fut mille fois, que dis-je ? un million de fois plus envoutante. J'appris à la contenter. L'entendre soupirer de plaisir était pour moi un doux contentement.
Par une fraiche matiné d'automne, Lyanna, ma douce déesse, me réveille et me regarde longuement. Nous sommes toutes deux bien au chaud sous la couette, les oiseaux pépient derrière la fenêtre, les pigeons, ridicules mais qui donnent tout son charme animalier à Paris, roucoulent en remuant leur tête. En regardant ma douce compagne, des envies d'amour me prennent. Je lui prends la main, l'embrasse, la repose. Je commence à la pousser sur le dos et à embrasser sa poitrine quand elle m'arrête d'un geste brusque. Je ne lui connais pas ce comportement et la peur me prend. Ne la connaitrai-je donc pas, après tant de moi ? Il s'avère à l'heure actuelle que je me trompais sur son compte. Elle couvrait une fiévreuse folie, forte et effrayante. Enivrante et passionnelle. Aujourd'hui, je peux affirmer qu'elle est bien plus qu'il n'y parait et que le piment de nos nuits se fait plus fort et plus charnel.
Elle me stoppa donc de son geste presque brutal, froid et dominant. Elle sortit du lit et pris dans son sac un objet que je ne vis pas au premier coup d'oeil. En fait, elle pris plusieurs autres objets qu'elle apporta ensuite.
" - Ce jour est un grand jour, dit-elle d'un ton que je ne lui connaissais pas. Nous allons inaugurer une nouvelle ère de démence et de luxure, d'amour dur et enchanteur."
Je vis alors l'un des objets qu'elle tenait à la main. Une corde. Ma gorge se noua, je dégluti difficilement. Mais j'avais confiance. Elle m'ordonna de me mettre sur le ventre puis pris mes bras et les attacha dans mos dos, les reliant étroitement à mes chevilles. La position était inconfortable. J'avais peur. Je sentis un doigt s'immiscer dans ma bouche. Je le léchais par habitude.
" - Nous allons débuter doucement, mais viendra un temps où tu seras mienne. Je t'asservirai et te ferai trembler."
Sa voix était étrangement dure. Mais peu importe. Concentrons-nous sur ce qui va suivre.
J'avais les yeux fermés. Elle me mis dans la bouche, à la place de son doigt, ce que j'appris plus tard être un baillon ball gag. La scène tourna en un cauchemar attrayant, désirable. Un souhait que toute personne a sans vouloir l'admettre. Elle m'humilia, je devins sa chose. Ses paroles étaient affreuses, dépourvu du moindre semblant de respect. Les mots "chienne", "salope" ou même "petite soeur" revenaient souvent. J'étais devenue à la fois sa propriété, son amie, sa moitié et un membre de sa famille. Une relation incestueuse me parut répugnante au départ, mais j'y pris goût. Et puis, ce n'est pas comme si nous avions réellement des liens de sang, n'est-ce pas ? Mais revenons-en à la scène présente. J'étais donc ficelée telle un vulgaire animal près à cuire, incapable du moindre mouvement, du moindre son articulé. Elle commença par me faire mal, de petis pincements, légers, elle fit couler de la cire brûlante sur mon corps.
Ses mains chaudes passaient sur mon corps, me laissant des marques rouges. La douleur était intolérable. Puis, petit à petit, elle se transforma en un réel plaisir. Je transcandais la souffrance, mon seuil de tolérance à la douleur augmenta. Je ne prêtais plus attention aux petits sévices qu'elle me faisait subir.
Dans les semaines qui suivirent, elle m'entraina dans différents clubs échangistes, fétichistes. Elle me déguisait avec diverses tenues de latex ou de vynil, rendant mon corps élastique de par sa texture, ou brillant. Elle fixait à un cou un collier de BDSM, relié à une laisse qu'elle tenait ostensiblement. Elle-même était vêtue de cuir, me disant que le cuir était réservé aux dominants. Un soir où nous étions toutes deux rendues dans une de ces nombreuses boîtes échangistes à l'aspect miteux et peu rassurant, mon monde s'écroula de nouveau. Lyanna qui me prêtait à diverses personnes, hommes ou femmes, décida de changer les règles du jeu. Elle prononça une simple phrase et les rôles s'inversèrent. Je ne savais pas comment la dominer, n'ayant explorer qu'un seul versant des relations dominant/soumis. Elle était parée d'une petite tenue de latex d'un noir brillant, son corps pulpeux aventageusement mis en avant. Elle me tendit une laisse et le collier qui allait avec. Ce collier, comme tout bon collier de BDSM était fermé par un cadena. Je le pris et le lui passait autour du cou.
La soirée se passa comme dans un rêve, flou, brumeux et enchanteur. Je compris cette nuit-là que cette fille, Lyanna, n'avait rien de conventionnel. Elle passait d'un extrême à un autre, telle une girouette qui pointe son bec au gré du vent, qui tourne rapidement par jour de tempête. Elle était un coup rieuse, un autre sérieuse. Mais sa tendance dominante était la lubricité. Elle ne pouvait s'arrêter. Ses fantasmes devenant chaque jour plus poussés, de plus en plus innommables.
Tout allait en crescendo. Montant vers des sommets de vile terreur.
J'allais atteindre le point culminent de l'horreur quand je me réveillais en sursaut dans mon lit, près de ma chère et tendre. Tout ceci n'était qu'un horrible rêve. Un rêve qu'il faudrait enfouir au plus profond de moi-même. Je réveillais ma douce, l'embrassais et la contenta au son d'une chanson qui germa dans ma tête, sans note précise, sans motif apparent, d'une complexité absurde mais entrainante.
Les jours passèrent et le cauchemar s'estompa, il se fit tout petit, dans un recoin sombre de ma mémoire, et je l'oublais progressivement. Lorsque le mariage homosexuel fut autorisé, l'on se maria. Elle porta nos enfants, et l'on vécut dans une harmonie qui se rapprochait de la perfection.
Le temps passa, l'on vieillit, l'on se flétrit, la beauté du corps se transforma en une forme apaisante. Par une nuit d'été, Lyanna partie. Je n'en fus pas réellement attristée, sachant que je l'avais rendue heureuse. A l'article de la mort, je me mis à repenser à ce vieux rêve épouvantable de débauche et de vices. Je frissonnais, ne sachant si c'était d'envie ou d'horreur. Sûrement un peu des deux.
Ainsi se termine mon histoire. Mais ne regrettez rien, ce fut une longue vie pleine de beaux récits à raconter, de moments de bonheur, parsemés d'un peu de tristesse, comme dans toute vie.
En espérant vous retrouver un jour et vous raconter une autre de mes histoires, moins pensante, je vous dis au revoir.

Mercredi 5 mai 2010 à 18:22

J'étais assise sur un banc à trois places, juste au milieu. Je lisais un bouquin en attendant la navette de nuit qui ne devait arriver qu'une heure plus tard. J'aimais cette irréalité qui se dégageait de ces instants d'attente. Malgré mes lunettes, ma vision se faisait ronde, douce et brumeuse. Les minutes passaient mais le temps s'était arrêté comme si seule la seconde présente comptait. Se délecter du vent qui soufflait parfois durement dans mon col. La personne sans sexe et sans réelle importance qui passait de l'autre côté de la rue. Enfin le répit sans le souffle frais.
J'attendais donc lorsque deux jeunes hommes arrivèrent et s'assirent de part et d'autre de moi. Ils avaient l'air de se connaître et je fis mine de me lever pour leur céder ma place. Alors, l'un des deux éleva la voix :
"Hey, reste, tu ne nous gènes pas le moins du monde. Pas vrai Ted ?"
L'autre acquiesça, un grand sourire aux lèvres :
"Ca c'est bien vrai, Tom."
Je restais donc, de peur de les vexer, mais n'étant pas rassurée. Ils riaient, plaisantaient, parlaient comme si je n'existais pas. Je me détendis, souriant à quelque unes de leurs blagues. L'heure approchait doucement et deux hommes d'apparence réconfortante se tenaient à mes côtés. Je me mis à chercher mon briquet puis une cigarette. Je trouvais le premier mais pas la seconde. Celui qui menait le duo, Ton, me tendit une roulée que j'acceptais avec plaisir. Je la fumais. La navette arriva enfin. J'y montais. Les deux garçons me suivirent. Je ne m'inquiétais pas, cette navette sillonnait la ville, il était donc normal qu'ils montent en même temps que moi. Ils s'assirent une nouvelle fois près de moi, je leur souris puis me mis à somnoler. Je dû m'assoupir longtemps car j'arrivais au terminus. Il n'y avait plus personne dans le bus.

Une suite, un jour, qui sait ?

Jeudi 25 mars 2010 à 0:53

Quand Corwin rencontra Kokor...


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Je me tenais à l'arrière du camion blindé, juste à côté de dizaines de sacs remplis de billets roses. Le camion s'arrêta brusquement ; j'entendis alors un confus bruit de voix puis deux coups de feu retentissant.
Je véhicule repartit. De là où j'étais, je ne pouvais voir le chemin que le "nouveau conduct(u)eur" et moi-même prennions. La balade sembla durer des heures. Mais, finalement, le blindé s'immobilisa et la portes arrières du fourgon s'ouvrirent.
Entre temps, j'avais eu la bonne idée de me cacher dans un sac. Le braqueur entreprit de déposer les sacs sur le sol et bien malheureusement pour moi, je fus celui qui attira son oeil.
Avec un gros soupir, le tueur me flanqua par terre. Je ne pu retenir un grognement de douleur. Alerté par ma gaffe, il ouvrit le sac.
- Ils font de bien jolis cadeaux, à la Brinks, s'exclama cyniquement une voix féminine.
Quand j'ouvris enfin les yeux, ce fut pour voir deux gros calibres 38 pointés sur moi. Je déglutis.
- Désolé de vous avoir dérangée, je... euh...
- Je vous offre à boir ? reprit la jeune femme.
- Euh... volontier ma demoiselle.
N'osant sortir du sac, je sautillais jusqu'au canapé qu'elle m'indiquait du doigt. Pendant que Mlle Flingues préparait la théière, je l'examinais de mon mieux : l'endroit était faiblement éclairé.
Cheveux foncés, coupés courts, plutôt petite et assez fine. Avec une peau très pâle et un visage nordique, les traits fins, et même quelques petites taches de son sur le nez et les paumettes.
Me tenant toujours en joue, elle avait l'allure de ces animaux prèts à bondir. Sublime.
Une fois le thé servit, mon hôtesse me sourit et me questionna.
- Comment me trouvez-vous ?
- Euh, vous êtes belle, oui, magnifique.
Nouveau sourir :
- Gentil petit garçon.
Elle m'embrassa sur le front et m'enferma dans le sac, puis m'expliqua que je n'avais pas répondu correctement et que je devais être punis pour ça. C'est-à-dire m'envoyer par collipost à la décheterie municipale.

Jeudi 25 mars 2010 à 0:49

Petite fille aux mains sanglantes

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Petite fille aux mains sanglantes pleure.
Son amant tant adulé venait de la trahir, il fallait sévir.
Lames tranchantes, affûtées au préalable.
Somnifères versés dans une bière.
Il s'assied sur le sofa, prend son verre et le boit d'un trait.
Petite fille le regarde, pleine d'amour.
Le baiser est fougueux, désespéré.
Petite fille, rédemptrice à son compte, attend qu'il ferme les yeux,
se  dirige vers la chambre, prépare les chaînes et va chercher le corps inanimé.
Il est lourd, difficile à transporter pour une frêle poupée.
Mais petite fille persévère.
Arrivée à la chambre, elle l'attache au lit, prend ses couteaux puis attend.
Cela prend plusieurs heures, mais petite fille est patiente. Elle caresse
son amant, l'embrasse, se blottit au creux de ses bras, se serre contre sa poitrine.
Enfin les yeux de l'amant s'ouvrent, endormis d'abord, puis affolés, réalisant sa
non-liberté.
Petite fille sourit, rassurante. Un couteau de la main gauche.
Elle s'approche, lui souffle des mots à l'oreille.
Le couteau s'avance, amoureusement, commence à découper les chairs.
Doucement. Le torse d'abord, de fines lignes.
Petite fille tremble, pense à renoncer mais reprend courage.
Elle l découpe, doigt par doigt. Il hurle. Elle lui met un bâillon dans la bouche,
étouffant ses cris.
Une fois le travail terminé, le corps n'est plus qu'une profusion de petits dés
qu'elle congèle aussitôt.
Petite fille aux mains sanglante pleure son amant perdu.
(Mais retrouvé à chaque repas.)

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