Petite fille aux mains sanglantes
Petite fille aux mains sanglantes pleure.
Son amant tant adulé venait de la trahir, il fallait sévir.
Lames tranchantes, affûtées au préalable.
Somnifères versés dans une bière.
Il s'assied sur le sofa, prend son verre et le boit d'un trait.
Petite fille le regarde, pleine d'amour.
Le baiser est fougueux, désespéré.
Petite fille, rédemptrice à son compte, attend qu'il ferme les yeux,
se dirige vers la chambre, prépare les chaînes et va chercher le corps inanimé.
Il est lourd, difficile à transporter pour une frêle poupée.
Mais petite fille persévère.
Arrivée à la chambre, elle l'attache au lit, prend ses couteaux puis attend.
Cela prend plusieurs heures, mais petite fille est patiente. Elle caresse
son amant, l'embrasse, se blottit au creux de ses bras, se serre contre sa poitrine.
Enfin les yeux de l'amant s'ouvrent, endormis d'abord, puis affolés, réalisant sa
non-liberté.
Petite fille sourit, rassurante. Un couteau de la main gauche.
Elle s'approche, lui souffle des mots à l'oreille.
Le couteau s'avance, amoureusement, commence à découper les chairs.
Doucement. Le torse d'abord, de fines lignes.
Petite fille tremble, pense à renoncer mais reprend courage.
Elle l découpe, doigt par doigt. Il hurle. Elle lui met un bâillon dans la bouche,
étouffant ses cris.
Une fois le travail terminé, le corps n'est plus qu'une profusion de petits dés
qu'elle congèle aussitôt.
Petite fille aux mains sanglante pleure son amant perdu.
(Mais retrouvé à chaque repas.)