Quand Corwin rencontra Kokor...
Je me tenais à l'arrière du camion blindé, juste à côté de dizaines de sacs remplis de billets roses. Le camion s'arrêta brusquement ; j'entendis alors un confus bruit de voix puis deux coups de feu retentissant.
Je véhicule repartit. De là où j'étais, je ne pouvais voir le chemin que le "nouveau conduct(u)eur" et moi-même prennions. La balade sembla durer des heures. Mais, finalement, le blindé s'immobilisa et la portes arrières du fourgon s'ouvrirent.
Entre temps, j'avais eu la bonne idée de me cacher dans un sac. Le braqueur entreprit de déposer les sacs sur le sol et bien malheureusement pour moi, je fus celui qui attira son oeil.
Avec un gros soupir, le tueur me flanqua par terre. Je ne pu retenir un grognement de douleur. Alerté par ma gaffe, il ouvrit le sac.
- Ils font de bien jolis cadeaux, à la Brinks, s'exclama cyniquement une voix féminine.
Quand j'ouvris enfin les yeux, ce fut pour voir deux gros calibres 38 pointés sur moi. Je déglutis.
- Désolé de vous avoir dérangée, je... euh...
- Je vous offre à boir ? reprit la jeune femme.
- Euh... volontier ma demoiselle.
N'osant sortir du sac, je sautillais jusqu'au canapé qu'elle m'indiquait du doigt. Pendant que Mlle Flingues préparait la théière, je l'examinais de mon mieux : l'endroit était faiblement éclairé.
Cheveux foncés, coupés courts, plutôt petite et assez fine. Avec une peau très pâle et un visage nordique, les traits fins, et même quelques petites taches de son sur le nez et les paumettes.
Me tenant toujours en joue, elle avait l'allure de ces animaux prèts à bondir. Sublime.
Une fois le thé servit, mon hôtesse me sourit et me questionna.
- Comment me trouvez-vous ?
- Euh, vous êtes belle, oui, magnifique.
Nouveau sourir :
- Gentil petit garçon.
Elle m'embrassa sur le front et m'enferma dans le sac, puis m'expliqua que je n'avais pas répondu correctement et que je devais être punis pour ça. C'est-à-dire m'envoyer par collipost à la décheterie municipale.