Une si jolie petite fille
Une si jolie petite fille... Oh oui, pour être jolie, elle l'était.
C'était le genre de beauté froide, triste, torturée, distante.
Et plus cette petite fille souffrait, plus elle était belle et plus elle resplendissait.
Et plus sa beauté se renfonçait, plus la petite fille souffrait.
C'est que, voyez-vous, cette petite fille ne connaissait que la douleur, et forcément, elle l'aimait.
A chaque fois qu'elle rencontrait le bonheur, elle gâchait tout.
Cette petite fille aimait souffrir.
Et grâce à cette souffrance, elle créait, et plus elle créait, plus elle souffrait.
Et plus elle souffrait, plus son corps dépérissait et plus elle comprenait.
Et plus elle comprenait, plus son corps dépérissait.
Plus elle mourait et plus elle était belle.
Belle de cette beauté froide, triste, torturée, distante.
Et plus elle était belle, plus les autres la haïssaient.
Et plus ils la haïssaient, plus elle souffrait, créait et resplendissait.
Cette petite fille, devenue trop fragile pour le monde qui l'environnait, mourut de son art,
de sa fièvre, sa soif de connaître, de comprendre, de souffrir et d'être belle.
J'ai entrevu ces derniers jours de la joie dans ses yeux et ce n'est pas par esprit de contradiction que j'affirme que cette Jeune Fille aux yeux clairs resplendie d'une beauté fascinante et troublante, mais parceque je sais reconnaitre la beauté quand elle surgit au milieu d'un environnement qui ne ressemble à rien. Elle ignore surement ce que je ressent quand je la regarde, ou du moins n'en montre rien, et peut-être que cela est tout aussi bien... peut-être.
Jeune Fille, je te souhaite d'être bien, car c'est comme cela que tu es le mieux, même si quelque part tu es effectivement belle dans tes moments de détresse. Je préfère la beauté du bien être que celle du désespoir.