J'étais assise sur un banc à trois places, juste au milieu. Je lisais un bouquin en attendant la navette de nuit qui ne devait arriver qu'une heure plus tard. J'aimais cette irréalité qui se dégageait de ces instants d'attente. Malgré mes lunettes, ma vision se faisait ronde, douce et brumeuse. Les minutes passaient mais le temps s'était arrêté comme si seule la seconde présente comptait. Se délecter du vent qui soufflait parfois durement dans mon col. La personne sans sexe et sans réelle importance qui passait de l'autre côté de la rue. Enfin le répit sans le souffle frais.
J'attendais donc lorsque deux jeunes hommes arrivèrent et s'assirent de part et d'autre de moi. Ils avaient l'air de se connaître et je fis mine de me lever pour leur céder ma place. Alors, l'un des deux éleva la voix :
"Hey, reste, tu ne nous gènes pas le moins du monde. Pas vrai Ted ?"
L'autre acquiesça, un grand sourire aux lèvres :
"Ca c'est bien vrai, Tom."
Je restais donc, de peur de les vexer, mais n'étant pas rassurée. Ils riaient, plaisantaient, parlaient comme si je n'existais pas. Je me détendis, souriant à quelque unes de leurs blagues. L'heure approchait doucement et deux hommes d'apparence réconfortante se tenaient à mes côtés. Je me mis à chercher mon briquet puis une cigarette. Je trouvais le premier mais pas la seconde. Celui qui menait le duo, Ton, me tendit une roulée que j'acceptais avec plaisir. Je la fumais. La navette arriva enfin. J'y montais. Les deux garçons me suivirent. Je ne m'inquiétais pas, cette navette sillonnait la ville, il était donc normal qu'ils montent en même temps que moi. Ils s'assirent une nouvelle fois près de moi, je leur souris puis me mis à somnoler. Je dû m'assoupir longtemps car j'arrivais au terminus. Il n'y avait plus personne dans le bus.
Une suite, un jour, qui sait ?
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Mercredi 5 mai 2010 à 18:22
Mardi 13 avril 2010 à 14:32
National Reservation - Laibach
Vendredi 2 avril 2010 à 22:11
- Je cherche en vain.
- Que cherches-tu ?
- L'Amour, l'argent, les putes, j'n'en sais rien moi-même. Je suis seul.
- Mais je suis là, moi.
- Es-tu la clef qui ouvrira toutes les portes ? Je ne crois pas.
- Mais peut-être que c'est toi-même, cette clef.
- Arrêtes avec ta philo à deux balles, tu m'saoûles.
- Que cherches-tu ?
- L'Amour, l'argent, les putes, j'n'en sais rien moi-même. Je suis seul.
- Mais je suis là, moi.
- Es-tu la clef qui ouvrira toutes les portes ? Je ne crois pas.
- Mais peut-être que c'est toi-même, cette clef.
- Arrêtes avec ta philo à deux balles, tu m'saoûles.