Borg-Inc

Borg Inc. vous souhaite la bienvenue dans son espace client

Jeudi 25 mars 2010 à 0:55

"Il y a les Glimmungs et les Glimmungs Noirs. A chaque Glimmung répond sa sombre contrepartie, son doule opaque. Tôt ou tard, l'individu devra se débarasser de son inverse, ou c'est celui-ci qui le tuera.
Pourquoi ?
Parce que c'est comme ça. Si tu me demandais : "Pourquoi les pierres existent-elles", je ne pourrais te répondre. Tu comprends ? Ils ont évolués en ce sens, vers cette parité. Ils s'excluent mutuellement ; entités antagonistes, on pourrait les comparer à des propriétés chimiques opposées et qui ne peuvent se combiner pour former un nouveau corps. En fait, les Glimmungs Noirs ne sont pas vraiment vivants. Mais ils ne sont pas non plus inertes du point de vue bio-chimique. Ce sont des sortes de cristaux déformés ; la destruction des formes est leur principe ; la recherche du Glimmung original leur tropisme."

Philip K. Dick


http://borg-inc.cowblog.fr/images/Waiting.jpg


"Au début, Amalita était seul. Cela se passait il y a à peu près cinquante mille années terrestres. Puis en un spasme qui était une apothéose, il ressentit le désir sexuel. Mais il n'y avait rien dans l'univers à désirer. Son amour existait sans objet, sa haine, sans ennemi.
[...]
On sait que la forme la plus intense d'amour sexuel est le désir incestueux. L'inceste est le tabou le plus répandu de l'univers et le désir grandit avec l'importance de l'interdit. Amalita créa donc sa soeur, Boril. Le second ingrédient propre à exciter l'amour jusqu'au délire est la passion pour un être mauvais, quelqu'un quie vous ne pourriez que haïr si vous ne l'aimiez pas autant. Alors, Amalita fit de Boril une chose abjecte qui commença à tout détruire dès sa naissance ; à réduire en poussière ce qu'il avait mis des siècles à ériger.
[...]
Or, le troisième plus fort stimulant de l'amour est de désirer quelqu'un de plus puissant que soi. Voilà pourquoi Amalita offrit à sa soeur le pouvoir de faire s'écrouler un à un ses édifices. Il essaya d'intervenir, mais, ainsi qu'il l'avait voulu, elle était maintenant trop forte pour lui. Enfin le dernier élément : l'objet d'amour force son prisonnier à descendre à son niveau, à vivre dans un environnement aux lois perverses."

Philip K. Dick

Dimanche 21 mars 2010 à 22:49

http://borg-inc.cowblog.fr/images/LOVINGTHEMACHINERYWITHINTHECONSUMATIONOFGREATSACRIFICE.jpg

- Moi j'n'y crois plus.
- Ah.
- Oui, d'ailleurs, toi non plus, tu ne devrais plus y croire.
- Pourquoi ? C'est ce qui nous fait vivre.
- Oui, mais regarde...
Flash back
Un été, deux chaises-longues, un garçon, une fille.
Fin du flash back.

- Je vois.
- Moi je ne vois plus.
- Ah.
- Personne !
- ... ?
- Personne ! Personne ne viendra jamais.
- Tu devrais penser à consulter...
- J'ai essayé, ça n'a rien changé. 
Flash back.
Un hiver, une gare, des pleurs.
Fin du flash back.

- Tu comprends maintenant ?
- Comment ça ?
- C'est finit.
- Oui.
- Je pense.
- A quoi ?
- Aux amours perdues.
- Ca, j'avais compris. Tu ne peux pas changer de registre ?
- Mais dis-donc, tu ne pourrais pas être un peu compréhensif ? Je t'expose ma douleur !
Mimique théâtrale qui semble se vouloir souffreteuse et outrée.
- Je le suis, mais toi, est-ce que tu m'écoutes ?
- Eh bien non, je... je ne crois pas.
- M'as-tu déjà écouté ?
- Ecoute, je m'en fous pas mal.
- Ah, ok.
- Tu m'aimes ?
- Oui, je t'aime.
- Eh bien, moi aussi.

Mardi 9 mars 2010 à 17:31

Il y avait elle. Elle et la drogue. Surtout la drogue, surtout elle. Ou surtout le sexe, je ne sais pas très bien. Mais le fait est que nous étions là, elle et moi, avec nos rails de cocaïne.
On était assis sur le sofa d'un vieux salon parti en lambeaux depuis longtemps.
Je l'aimais, le rail ou la fille, à vous de choisir. Elle n'était pas très belle, ni très intelligente, mais elle était douce, et surtout, elle suçait bien.
On était donc assis, devant une vieille télé qui passait une émission de télé-réalité qui consistait à buter le plus de cabots possible en un temps donné. Et plus tu tuais de chiens, et plus tu gagnais de fric. Bien sûr, la torture et l'imagination étaient de mise, il fallait que ce soit gore, avec le plus de sang possible. Les hurlements des clébards me foutaient un sale mal de crâne. Ils ne pouvaient pas crever une bonne fois pour toutes ?


http://borg-inc.cowblog.fr/images/Bonappetit.jpg

 
Dangereuses visions

 
 
Dans une société ravagée par la guerre et les bombes
à hydrogène, les jeunes femmes nubiles se rendent dans
un zoo futuriste où elles ont, dans les cages, des rapports
sexuels avec diverses formes de vie contrefaites, non
humaines. Dans le cas qui nous préoccupe, une jeune
femme rafistolée à partir des corps abîmés de plusieurs
autres a des rapports sexuels avec une extraterrestre
femelle, là, dans la cage, à la suite de quoi, grâce à la
science du futur, elle conçoit. L'enfant naît, la jeune
femme et la femelle de la cage se battent pour se l'ap-
proprier. L'humaine l'emporte et dévore promptement
le rejeton - cheveux, dents, orteils, tout. Là-dessus,
elle se rend compte que c'était Dieu.


Philip K. Dick


Mardi 9 mars 2010 à 12:05

J'aime bien mieux l'amour platonique que le non-amour charnel et pourtant je pratique le second autant que j'ai besoin du premier.

http://borg-inc.cowblog.fr/images/EBM.jpg

Il était chaud, ce couteau, tout chaud d'avoir délicatement pénétré les chairs.
Oh, il s'y était enfoncé doucement, presque amoureusement et à plusieurs reprises.
L'homme qui le tenait avait le visage ravagé par le feu. Il avait promis à sa douce femme de créer un orifice par lequel il pourrait lui faire l'amour.
Alors la lame s'enfonçait dans le ventre, évitant les organes vitaux, elle creusait, agrandissait minutieusement la plaie déjà formée.
Quand l'ouverture fut enfin prête, l'homme au visage déformé embrassa la femme tendrement, puis fougueusement, la touchant, la léchant.
Il commença enfin à lui faire l'amour. Le sang s'écoulait de plus en plus rapidement, au rythme sacadé de l'homme. Quand il eu joui, il embrassa sa femme et, pour la punir de sa perversité, l'égorgea.

Mardi 9 mars 2010 à 10:09

Excitation, sexe, pleure, hurlements.
Fais-moi l'amour, déchire-moi les chairs.

Une vaste pièce, violemment éclairée par des spots. Une pièce qui pourrait être banale si une femme à la gorge tranchée ne gisait pas sur une chaise.
Le sol blanc, carrelé, au départ immaculé, rougi par le sang de la femme-objet.
Posé contre les murs des tableaux pop-art.
Un appareil photo pro sur trépied et des caméras entourent la fille.

L'homme difforme s'avance près de la femme et l'embrasse, elle se débat.

"Je t'aime et tu es morte, petite salope" Bukowski

http://borg-inc.cowblog.fr/images/ACALMWITHINTHEBLEDEDEDGEOFREALITY.jpg

Deux êtres, l'un de lumière, d'étoiles, de soleil et d'espoir. L'autre d'ombre, de poussière et de mort.
Le premier tombe amoureux du second, sachant pertinemment qu'il n'y aura aucun retour. Mais c'est incontrôlable, c'est fort, dur et doux à la fois.
L'être-soleil ne peut se retenir d'aimer, d'aimer inconsidérément, c'est sa nature.
Le second est fait de vide, principalement, mais aussi d'égocentrisme, de peur et d'envies. Il s'amuse de la fascination qu'à l'être d'étoiles pour lui, et quelque part, tout au fond de son coeur abîmé de folie, il est touché, mais refoule. Son cynisme naturel revient au galop et il torture le petit être amoureux.
Cet amour impossible dura l'éternité, quand un enfant naquît de cette union impensable.
L'être de lumière pris l'enfant, l'embrassa, le conduisit des années durant pour qu'il apprenne puis mourut.
L'être de mort et de poussière continua ses sombres affaires.
Ainsi ce termine l'histoire.

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | Page suivante >>

Créer un podcast