Bondage
Compression du corps mais aussi de l'esprit. Liens de cordes, de chiffons.
Contradiction : ressentez le mouvement dans un acte qui emprisonne, qui empêche de se déplacer.
Une pièce. Sombre. Le sol, mélange de parquet, de poussière, de fluides vitaux séchés et de débris inidentifiables. Des coussins éventrés décorent les lattes grinçantes. Des objets tranchants, d'autres contondants s'entassent à chaque coin de la chambre. Les murs, d'un rouge noirâtre. Moisissure. Des cadres. Vides. D'autres pas. Le portrait d'une vamp, clope au bec. Les fenêtres, volets clos. Des rideaux, du même rouge sale et inquiétant. Déchirés. Une porte. Petite. Marques de coups, éraflures. La poignée, couleur bronze, vieillie par le temps. Au centre, une grande table basse recouverte d'une fourrure pleine de plis et de replis. Sombre, elle aussi. Sur cette surface vileuse, une femme. Les mains liées. Une vieille camisole de latex d'un blanc crasseux l'enserre. Un bâillon "ball gag" dans la bouche. La bave qui coule. Elle ne crie plus. Épuisée.
Un homme. De dos. Une femme. De dos. Ils regardent la créature qui se débat faiblement, enviable. Pourtant, ils ne sont que deux dans la mansarde. Il s'avance. La regarde. Par dessus son épaule gauche, on la voit. Elle tente de reculer. Elle échoue. Il sourit. Elle gesticule de plus belle. Désirable. L'homme porte un grotesque masque de zèbre. Il est enveloppé d'une ample cape. Noire. Il s'accroupit. Son bras droit sort des puissants froissements de la mante. Il approche sa main du visage effrayé de l'être, le caresse. Calme. Elle tente de hurler. N'y parvient pas. L'homme la gifle, murmure à son oreille des paroles qui se veulent apaisantes. Il fait glisser ses doigts sur le cou de la fille. Doucement d'abord. Il la sent frémir, perd le contrôle, l'étrangle. Elle gémit, elle remue. Il relâche la pression. Embrasse amoureusement les traces laissées par ses phalanges. Il s'en va.
A+, merci, Coco